Spleen (explication du poème et synthèse générale sur les notions de spleen et d’idéal)
Pour ce qui concerne la notion de « spleen », voir la synthèse qui porte sur le spleen chez Baudelaire : la notion doit être présentée et définie dans l’introduction, à l’oral.
Dernier dans la série des quatre poèmes à porter le titre « Spleen », ce texte évoque une phase aiguë du mal-être baudelairien. Certes, il s’agit bien, comme dans les autres poèmes intitulés aussi « spleen », de grande tristesse, d’accablement, de renoncement à l’ « Espérance », de lente mort spirituelle (on pourrait parler de « dépression » mais ce terme sonne trop moderne pour Baudelaire). Mais ici, tout l’effort esthétique du poète a porté sur l’organisation dramatique de cette crise en trois temps, on dirait volontiers : en trois actes. Ensuite, on analysera un réseau d’images frappantes et suggestives, sans oublier les sonorités, si importantes et suggestives elles aussi.
1 – LES ETAPES D’UNE CRISE
La composition du poème est très intéressante dans ce poème : on peut dégager trois parties qui correspondent aux étapes d’une crise spirituelle ; il s’agit bien d’une crise spirituelle même si elle se manifeste aussi par des sensations d’ordre physique.
La montée de la crise : les trois premières strophes
Elle s’effectue dans les trois premières strophes, dont la structure syntaxique est révélatrice. Il s’agit en effet de trois propositions subordonnées temporelles introduites par la conjonction « quand » (anaphore avec la répétition de « Quand »): la répétition est au service d’un effet d’accumulation (les propositions s’accumulent comme les nuages gris dans le ciel : la syntaxe renforce le sens des mots ; et la répétition inhérente à l’anaphore est à mettre en rapport avec l’expérience de l’ennui, qui implique un temps répétitif où rien de nouveau n’advient). L’atmosphère psychologique est de plus en plus angoissante. Les éléments du paysage (le ciel, la terre, la pluie) sont l’un