Strophe pour se souvenir ( histoire des art )
Un discours - épitaphe.
Le poème ressemble à un discours adressé à des absents, ou à une épitaphe pour ceux qui ne sont plus, désignés par le pronom personnel "vous" répété 6 fois (vers 1 à 11)
Les qualités de ses absents, mises en avant dans la 1ère strophe, sont la dicrétion et la modestie. On le voit à la répétition de la conjonction de coordination "ni": Ces destinataires n'ont agi ni pour la gloire, ni pour l'honneur, même religieux (métaphore de l'orgue -vers 2 - représentant la pompe religieuse)
La 2ème strophe évoque l'Affiche rouge, de manière subjective. Par exemple, dans le vers:
"Noirs de barbe et de nuit hirsutes menaçants"
on trouve une insistance ("noirs"/ "nuit"), et une gradation (("noirs" / "hirsutes"/"menaçants").
Par ailleurs, le poème associe la couleur rouge à sa connotation péjorative, le sang.
Le poète dénonce par ces procédés la manipulation que les auteurs de l'affiche (régime nazi) a voulu exercer sur les passants.
Un discours dans le poème Les vers 19 à 30 sont en italiques: il s'agit d'une citationd'un autre texte, la lettre que Michel Manouchian a envoyé à sa femme Mélinée (voir l'article sur cette lettre)
Mais ces vers ne sont pas qu'une simple citation. On retrouve les grands thèmes évoqués par Manouchian - les voeux de bonheur, l'absence de haine, la projection vers l'avenir- magnifiés par la poésie d'Aragon (répétition de mots, parfois en anaphore, rythme pour marquer fortement l'émotion)
Un discours engagé
La 3ème strophe évoque les 2 réactions des habitants des villes, face à cette affiche:
- le "jour" , l'indifférence semble régner, renforcée par l'emploi de 2 expressions vagues: "les passants" (GN , avec un déterminant globalisant, non caractérisant), et "Nul" (pronom indéfini)
-la "nuit",