Structure et composition des regrets de du bellay
Les Regrets vont ici être étudiés sous le prisme de la poésie satirique. Nous pouvons délimiter trois parties, chacune correspondant à une tonalité particulière : la première est élégiaque, de l’ordre de la plainte, la deuxième plus satirique, où Du Bellay fait la satire de Rome et des mœurs romaines (jusqu’au S. 130) avant quelques sonnets sur la France, et la troisième fait office d’éloge des grands (partie encomiastique).
Cette structure est assez paradoxale, étant donné que les trois parties s’opposent. Les trois visages de Du Bellay sont en contradiction, et les universitaires proposent ainsi plusieurs lectures des Regrets (ironie dans l’éloge pour l’université américaine, avec par exemple le S. 168 qui peut être lu de deux manières différentes, notamment avec le dernier tercet). Nous pouvons également noter une autodérision constante du poète, traduisant une certaine distance vis-à-vis de lui-même (S. 68 « Je hais encore moi-même mon imperfection »). L’hypothèse française est qu’il n’y a pas de contradiction ou d’ironie dans les sonnets satiriques de Du Bellay. Tout d’abord, le recueil est très bien construit et réfléchi : nous pouvons noter une sorte d’itinéraire géographique dans l’œuvre, du départ à Rome au retour en France. Cet itinéraire a longtemps été cru autobiographique, mais les sonnets ne sont pas classés chronologiquement. Cet aspect d’Odyssée est purement fictif, symbolique et allégorique, mais pas autobiographique. Son exil à Rome est une sorte de descente aux enfers, une déchéance. La dernière partie – le retour en France – traduit également un retour à l’inspiration poétique par le retour de Du Bellay à sa muse, Marguerite de Valois. L’image du poète mis à mal est présente dès le S. 6, où Du Bellay décrit une déchéance morale et poétique. Les Regrets n’est pas non plus une autofiction. Pour Weber, il s’agit d’une « sorte de stylisation et de mise en forme de la vie intérieure ».
Pour Vignes, la