Suis-je ce que le passé a fait de moi
Le propre de l’être vivant est qu’il est voué à la finitude. Aussi le moi est-il temporel : je suis dans le temps. Le moi s’inscrit donc dans une logique chronologique à savoir ce que j’étais, ce que je suis, ce que je serai.
De prime abord, ce que je suis, serait déterminé par ce que j’étais. Autrement dit, je suis ce que le passé a fait de moi. Evidemment ! Je suis le résultat de la somme de mes expériences passées, de mon héritage familial et social, de mon enfance. Pour autant, …afficher plus de contenu…
L’enfant est le père de l’homme en ce sens où malgré notre évolution en homme, nous portons cet enfant en nous de manière consciente et/ou inconsciente ; enfant qui se révèle être déterminant dans ce que je suis. Par exemple la gestion du complexe œdipien conditionnerait notre vie sexuelle à l’âge adulte, les névroses à l’âge adulte auraient pour origine le refoulement pendant l’enfance. Avec la naissance de la psychologie de l’enfant et du développement, on comprend à quel point l’enfance est l’enjeu d’une vie heureuse. Dans un guide destiné aux jeunes parents le docteur Fitzhugh ne mâche pas ses mots : tout se joue avant six ans. Dans le livre éponyme, elle explique en effet « que les cinq premières années de la vie de votre …afficher plus de contenu…
Ainsi la tentative d’oublier le passé serait vaine car même en l’enterrant je reste ce qu’il fait de moi. Il en va de même pour les mécanismes de défense envers le passé déployés par l’inconscient tel le refoulement. Le refoulement, notion décrite par Freud nous permettrait d’effacer de notre mémoire des événements que la conscience ne peut tolérer (parce qu’ils sont généralement trop douloureux). Or on s’aperçoit que ce refoulement explique nombre de comportements futurs. En conclusion, malgré mes tentatives de tirer un trait sur le passé, d’oublier ce que j’étais dans le sens de ce que j’ai vécu, je suis inéluctablement lié à lui. « Le passé n’est jamais tout à fait