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1er quatrain :
Le poème début par « Vous », tel une dédicace à Laure. Il s’adresse à la femme aimée qui est omniprésente dans ce premier quatrain (effet d’encadrement) à travers la présence des pronoms personnels et des possessifs : « vous » (v.1), « vos » (v.2), « votre » (v.3).
On est à l’imparfait : temps qui a une valeur plutôt narrative.
Cette première strophe établit aussi un lien très étroit avec la religion : le poète la voit au moment où elle sort de l’église, c’est-à-dire là où l’on célèbre le culte (on est donc dans la dévotion) mais aussi dans l’élévation (l’église étant le symbole de l’élévation de l’âme vers le ciel et vers Dieu). Cette dévotion est mise en scène par le « geste pieux », dans une incise aussi brève que le geste qu’elle salue est discret. Le poète décèle une véritable majesté dans ce geste, et les mains apparaissent comme le prolongement de l’âme (synecdoque : les mains pour la personne entière, hypallage : « nobles mains »). L’emploi du terme « populaire », péjoratif, dépérciatif, ne fait qu’accroître la distance qui sépare la femme, unique, du peuple, de la foule. Assonance en -o apporte une douce harmonie dans ce vers.
Les deux derniers vers de ce quatrain contribuent à diviniser cette femme. On est en plein dans le schème de l’apparition. Le vers trois est construit sur un parallélisme qui accroît l’opposition des termes (sémantique) et met en place une sorte de tableau en clair-obscur : « et sous le porche obscur » auquel s’oppose « votre beauté si claire » : opposition sémantique par les adjectifs, d’un côté ce qui fait de l’ombre (adjectif est à l’hémistiche), et de l’autre, avec l’intensif « si » qui augmente le contraste ce qui fait de la