Sujet d invention n 2
Bien qu’elle ait été jugée scandaleuse et par deux fois censurée au XVIIIème siècle, l’œuvre de « Manon Lescaut » n’a cessé d’attiser curiosités et polémiques. L’Abbé Prévost a su nous interroger sur la place de la femme en société. Tantôt soumise, tantôt émancipée voire sournoise, elle exerce un pouvoir de séduction sur l’homme qui pourrait aisément la rendre condamnable... Et pourtant ses péripéties ne sont qu’un prétexte pour nous aider à réfléchir sur la place de la femme à travers les siècles et par voie de conséquence, l’homme en général.
Afin de mener à bien le sujet d’analyse, il serait intéressant d’identifier les différentes conditions féminines évoquées à travers les destinées de vie de Manon, pour les confronter à la réalité. Notre développement ce constitueras donc en cinq parties où nous expliquerons le poids de la religion à l’époque ; le fait que Manon soit « en proie » à la gente masculine ; le matérialisme récurant de Manon ; la vie chaotique et précaire dont elle fait l’objet ; et enfin, Manon amoureuse malgré tout de Des Grieux.
Manon se présente comme une jeune fille dont la destinée paraissait lui être imposée : p.18 « envoyée par ses parents pour être religieuse (...) c’était malgré elle qu’on l’avait envoyée au couvent... (...) la tyrannie de ses parents». En effet autrefois, la religion était une promesse de vertu morale et de ligne de conduite exemplaire pour satisfaire l’ego et la tranquillité des parents. Or cette obéissance aveugle de l’enfant aux parents n’est plus d’actualité puisque la majorité civile est à 16 ans, âge auquel tout jeune censé faire ce que bon lui semble. En outre la religion a perdu de son prestige et n’est plus gageure de sagesse sociale. L’Abbé Prévost aborde le thème du manichéisme : le mal a pour remède unique la religion. Or malgré toute la bonne volonté des parents, les aléas de la vie peuvent contrecarrer en une seconde la destinée religieuse préparée de longue date