Malgré les nombreuses déclarations sur la protection des enfants, ceux-ci sont encore très souvent exploités. [phrase d’accroche à la 1re partie]
Les pays défavorisés sont souvent considérés comme les principaux lieux où se produisent les entorses faites aux droits des mineurs et Benoît Hopquin montre en effet que le Sénégal, englué dans divers problèmes économiques, continue en 2006 de négliger certains de ses devoirs envers ses jeunes enfants. C’est aussi le cas de l’Afrique du Sud en 1998 ; cette nation est riche, mais encore marquée par les séquelles de l’apartheid. Toutefois, comme le laisse apparaître Louis
Malle, les États-Unis ont aussi leurs petites victimes et, en 1917, une fi llette peut se prostituer à la
Nouvelle-Orléans sans que cela n’inquiète les autorités.
Les deux principales formes d’exploitation sont la rentabilisation des enfants par le travail et les abus sexuels commis sur eux. Ainsi Hopquin informe ses lecteurs du fait que certaines familles sénégalaises expédient un ou plusieurs de leurs fi ls aux Canaries, pour que ces derniers y travaillent et envoient leur salaire aux proches restés au pays. De même, la mère de la petite Violet mise en scène par L. Malle, touche une somme rondelette en vendant sa fi lle de douze ans au client le plus offrant du bordel où elles vivent, puis profi te des revenus apportés par la prostitution de la petite.
Les enfants d’une école du Cap, dans leur dessin, dénoncent, quant à eux, des abus sexuels, des viols dont ils ont connaissance, et il est assez clair que la petite Violet cumule l’ensemble des handicaps
: contrainte de travailler, elle a aussi affaire à des clients qu’on peut qualifi er de pédophiles, puisque la photographie extraite du fi lm par Strauss révèle un corps immature de très jeune enfant.
La rentabilisation des mineurs s’accompagne bien sûr d’une absence de scolarisation : les petits
Sénégalais sont arrachés à l’école dès que la famille décide de les exiler et Violet, dans