Système politique de l'après guerre
En septembre 1945, le Japon est un pays défait et meurtri. En septembre 2008, en dépit de la progression de la Chine, de l’Inde et des Dragons et de dix ans de stagnation, le Japon reste la principale puissance économique et industrielle de l’Asie Orientale, et avec les Etats-Unis, le moteur de l’innovation technologique et scientifique. Avant 1945, le Japon est un pays rural qui n’avait pas encore totalement écarté le spectre de la famine. Aujourd’hui, c’est le pays des utopies urbaines dans une société d’abondance. Pendant longtemps, les produits de consommation japonais étaient assimilés à de la pacotille bon marché et de médiocre qualité. Aujourd’hui, ils sont sophistiqués, à haute valeur ajoutée et parfaitement intégrés dans nos environnements quotidiens. Le Japon était un empire militariste ; il devient une démocratie pacifiste ; autrefois, la culture populaire était largement inconnue en dehors des frontières de l’archipel ; elle s’exporte désormais aux quatre coins du monde. Mais depuis la fin des années 1970, le Japon nourrit d’autres ambitions. Celle d’abord d’être un modèle de développement : n’a-t-il pas, plus que d’autre pays, su négocier à la faveur des crises pétrolières, le virage d’une économie productiviste à une économie de la connaissance ? Celle ensuite de devenir, ou de redevenir, dans les années 1990, une puissance politique et militaire à part entière. Mais ces deux prétentions fond problème : un modèle de développement ? Mais ce modèle n’a-t-il pas montré ses limites dans la gestion de la longue crise, la décennie perdue, que le Japon a traversée entre 1990 et 2000 ? Une puissance politique et militaire ? Et voilà que sont aussitôt convoqués les spectres de la renaissance du militarisme et du chauvinisme japonais. Et voilà aussi que s’instille le soupçon : n’est-ce pas le même Japon qui, avant 1945, accumulait les conquêtes territoriales comme aujourd’hui les parts de marchés ? N’est-ce pas la même hargne, le même