TD 5 – 13/03/2014

Sujet : Parasite et séduction

Ce ducere signifie en latin conduire à soi et dominer pour soi. La relation du parasite au parasité est de l'ordre de la relation amoureuse, où le vainqueur reste le maître, tant qu'il domine et enchante la vaincu. Cela suppose une relation totalement inégale et une guerre psychologique qui ne peut être le fruit d'un simple tour de force. Le parasite tente de construire pour asseoir sa domination une relation passionnelle avec sa proie, qui se dénoue lorsque son hubris le pousse à vouloir s'approprier sa victime corps et biens : la séduction du parasite est à la fois son arme la plus nocive, et l'assurance de sa perte salvatrice. Dans un premier temps, nous verrons donc que la séduction est l'arme rhétorique principale du parasite. S'en suit que le parasite utilise son don pour construire face ou avec son hôte une relation de type amoureuse, charnelle, et exclusive. Mais enfin, nous verrons que c'est du haut du piédestal où la séduction l'a placé que l'orgueil le jette au plus bas et que c'est finalement l'acte de séduction lui-même qui engendre sa perte.

I. La séduction ou l'arme du langage
1. la parole consolatrice et hypocrite
TARTUFFE
2. la rhétorique est un combat en arme où le vaincu est exclu
TARTUFFE
3. l'appropriation prend un caractère incantatoire et magique
LE SPECTRE FIANCÉ, BELOVED

II. L'appropriation des corps et la relation passionnelle exclusive
1. le parasite vise non seulement les biens, mais la personne même de ses proies
2. l'appropriation des corps se fait de manière charnelle
3. l'appropriation des corps supprime toute pensée chez le personnage, qui n'est plus que le pâle mime de son tyran

III. C'est l'hubris du séducteur tout puissant qui rompt l'incantation
1. la trahison par une parole de trop
2. la fin de la séduction par la révélation des pulsions basses (orgiaques ou sexuelles) ; lorsque le parasite ne peut plus séduire, la fin de son charme implique sa perte irrémédiable.