Chapitre 1 : Le Régime de Vichy ou l'abandon de la République
Du 1er au 10 juillet, députés et sénateurs au nombre de 666, se réunissent quotidiennement au grand Casino de Vichy. Pendant ces 10 jours de réunions, Laval domine les discussions en employant le langage de la menace, de la persuasion. Il réussit ce tour de force de gagner l'écrasante majorité des parlementaires.
Le 10 juillet, la République se saborde.
Le texte "L'assemblé Nationale donne tout pouvoir au gouvernement de la République sous l'autorité de la signature du Maréchal Pétain, à l'effet de promulguer par un ou plusieurs actes une nouvelle constitution de l'Etat français. Cette Constitution devra garantir les droits du travail, de la famille et de la patrie. Elle sera ratifiée par la nation et appliquée par les assemblés qu'elle aura créé".
La troisième République vient ainsi de vivre ses dernières heures. L'Etat français la remplace avec pour mission de réformer socialement le pays.
Section I : La réforme constitutionnelle : l'avènement de l'Etat français
Laval a obtenu de la République qu'elle proclame sa propre déchéance.
Pétain n'a pas assisté aux séances du casino, il se repose totalement sur Laval. Il lui donne toute sa confiance. Les deux hommes sont unis par un lien d'une curieuse complicité.
Pétain est institué d'un pouvoir constituant (faire la constitution) extraordinaire en raison des circonstances entourant son attribution mais encore par son triple caractère puisque ce pouvoir constituant est à la fois personnel, intransmissible et illimité : ce pouvoir ne peut être exercé que sous son autorité et sa signature, aucune autorité ou contre signature n'est prévu et enfin illimité car aucun délais de temps n'est fixé, ni aucune structure définie.
La nouvelle constitution doit garantir le travail, la famille et la patrie.
Le pouvoir de Pétain n'est cependant que de propositions. Pour devenir définitive, les institutions nouvelles doivent être acceptées par la Nation. Le