Thrène à la mémoire des victimes d'hiroshima
Histoire
La composition a rapidement suscité un énorme intérêt dans le monde entier[réf. nécessaire] et a rendu dès lors le jeune Penderecki célèbre.
La composition, qui à l'origine s'appelait '8'37"' (ou parfois '8'26"', peut-être une référence à 4′33″ de John Cage) applique la technique et les rigueurs sonores du contrepoint à un ensemble d'instruments à cordes traités de manière non conventionnelle en matière de production sonore. Selon le compositeur,
« [la pièce] n'existait que dans mon imagination de manière assez abstraite. Suite à l'enregistrement de Jan Krenz, quand j'ai pu écouter une interprétation vivante, j'étais frappé par la charge émotionnelle de l'oeuvre et je le trouvais dommage de la condamner à l'anonymat de ces chiffres. J'ai cherché des associations et, finalement, j'ai décidé de le dédier aux victimes d'Hiroshima.1 »
Dans While reading the score (« en lisant la partition »), Tadeusz Zielinski écrit en 1961 :
« On peut admirer l'esprit d'invention et l'ingéniosité en matière de couleurs de Penderecki. Pourtant on ne peut correctement évaluer le Thrène avant qu'il n’ait été entièrement écouté, car c’est seulement alors que l’on est frappé par ce fait étonnant : tous les effets se sont avérés servir de prétexte pour concevoir une œuvre d'art profonde et dramatique ! »
En effet, le morceau tend à laisser une impression à la fois solennelle et catastrophique, gagnant sa classification comme thrène.
Le 12 octobre 1964, Penderecki écrit : « Puisse le Thrène exprimer ma ferme conviction que les sacrifices d'Hiroshima ne soient jamais oubliés et perdus. »
Utilisation
En 1980, Stanley Kubrick utilise une partie du morceau pour la bande son de son film, Shining.
En 1985, l'oeuvre est au programme de l'option musique au Baccalauréat général.
En 1991, le groupe de rock gallois Manic Street Preachers a échantillonné une partie de Thrène à la mémoire des victimes