5. La métaphysique dogmatique est reconnue pour aller tout droit aux choses, en saisissant leur essence par le penser subjectif. C'est entre autres cette naïveté qui a amené Kant à en faire une critique. (Hegel, Heidegger et la métaphysique: recherches pour une constitution, p. 164)
Cette métaphysique dogmatique limitait la philosophie à plusieurs égards. Pour qu'une réalité soit admise comme véritable, il fallait qu'elle soit comprise par et en la chose même; avec le penser comme seul outil. C'est donc dire que cette action de penser ne se ferait pas d'une quelque manière à l'extérieur des objets, puisque cela viendrait plutôt de leur essence même. Ainsi, les déterminations que l'on imagine à ceux-ci sont les bonnes et arrivent à saisir leur vraie nature. Puis, dès l'arrivée du sens commun, la réalité sensible en est venue à prendre une bien trop grande place. Le penser ne devenait ainsi que la réflexion de la réalité sensible, c'est-à-dire celle captée à l'aide de nos cinq sens. (Science de la Logique, p. 14-15) Tout ce qui émanait de la raison ne valait pas la peine d'être étudié, et c'est de cette façon dont les hommes se sont éloignés de la vérité. En se limitant à une réalité sensible, ceux-ci entrent dans un problème de subjectivité. En effet, lorsque tout est laissé à la perception de chacun, les visions deviennent différentes. Les penseurs n'en viennent plus à débattre de la nature même des choses, mais plutôt d'opinions personnelles à propos de celles-ci.
La réflexion dépassant la réalité et la raison perdant de son lustre, des correctifs s'imposaient selon Hegel. La critique des formes de l'entendement, de Kant, n'a rien résolu; son seul résultat étant d'éloigner encore plus les hommes du penser objectif et de les rapprocher du subjectif. Même avec cette critique, il n'arrive pas à se défaire complètement de l'ancienne métaphysique, conservant entre autres une simple vision d'entendement. Il a préféré se concentrer sur des déterminations abstraites que