Trois contes phiosophiques
"Histoire des voyages de Scarmentado écrite par lui-même, de Voltaire (1756)
Conte d'apprentissage, où Scarmentado (le nom est vénitien, car la ville de Candie, en Crète, était alors une possession de la République de Venise) visite de nombreux pays, France, Angleterre, Turquie, Chine... La visée est évidemment une critique des usages religieux, et de leurs contradictions.
"Ziméo" de Saint-Lambert (1759)
Une utopie jamaïcaine, où de bons maîtres sont aimés de leurs esclaves qu'ils traitent, certes, avec ce que nous appellerions aujourd'hui du paternalisme, et qui est désormais politiquement incorrect, mais qui est, à l'époque, un moindre mal. Le résultat est que lorsque des nègres marron se révoltèrent, les esclaves plaidèrent pour leurs maîtres. On fait alors le récit d'une histoire d'amour contrariée par un enlèvement dans un bateau portugais, où les captifs furent contraints au cannibalisme. On ne peut s'empêcher de penser à la nouvelle "Tamango", de Prosper Mérimée.
"Madame de La Carlière" de Diderot (1773)
Ce dialogue entre le narrateur et un interlocuteur anonyme est le récit d'une histoire d'amour tragique. Après avoir mené une vie de libertinage, le chevalier Desroches tombe amoureux d'une jeune veuve, Mme de la Carlière. Elle accepte de l'épouser à condition qu'il s'engage, devant leurs parents et leurs amis, à lui rester fidèle. Desroches accepte ses conditions. Mais, après deux ans de bonheur parfait, il est amené, un peu malgré lui, à rompre sa promesse. Sa femme découvre son infidélité et lui annonce, en présence des parents et des amis qui avaient été témoins de son engagement, qu'elle le quitte. Malgré toutes les tentatives de réconciliation faites par Desroches, elle reste inflexible. Mme de la Carlière finit par mourir. Desroches lui survit, mais demeure inconsolable. Le conte se termine par un échange de réflexions entre le narrateur et son interlocuteur sur le bien-fondé de l'attitude de Mme de la Carlière