Paris, le 6 septembre 2009

Mon Nathaniel,

Cette année plus que jamais marque l'apogée de ton éducation. Au fil des jours, j'ai tenté de t'inculquer toutes les notions qui me semblait importante. Je me suis efforcée de te forger une culture en te léguant la mienne.
J'espère que sont gravés dans ta mémoire chaque livres qui selon moi étaient indispensables à ta future carrière de juge, telles que les quelques lignes transcendantes de Victor Hugo à propos de la justice dans Le dernier jour d'un condamné. J'espère que toutes les dissertations que tu as écrite t'ont aidé à aiguiser ton esprit critique, que tu sauras allier la philosophie et les sciences dans tes raisonnements.
Tout ce que tu as apprit, qu'il s'agisse de musique ou de sport, d'histoire ou d'algèbre, te serviront un jour. Je sais que tout cet apprentissage a été long, mais il est infini et comme je te l'ai déjà dit, cette année, loin de tout, sous la pluie incessante de Londres, tu ne reviendras pas seulement bilingue mais riche et imprégné de cette somptueuse capitale, que tu te seras enrichi intellectuellement mais aussi humainement.
Je veux que tu saches penser en anglais, que pendant un an, tu t'immerges complétement. Je veux que de désormais tu ne considères plus la langue française comme ta langue natale mais comme un outil que tu manies à la perfection, un bijou inestimable ornant le creux de ta gorge. Utilise la France et son histoire, son passé, ses trésors et son peuple comme tu utiliseras les richesses de l'Angleterre. Intéresse-toi à sa politique, sache citer son histoire, les changements qui l'ont modifié, intéresse-toi à son économie et sois capable de prévoir les fluctuations versatiles de la bourse. Passionne-toi pour l'art, visite chaque musée, chaque expositions qui croiseront ta route et ais un avis pour chaque peinture, chaque sculpture, chaque pièces. Initie-toi aux rites et traditions des Anglais, découvre chaque commune et chaque village avec entrain, puisses-tu te déplace