Une europe italienne (1470/1560)
A. Les Italiens en Europe, les Européens en Italie: des hommes et des femmes aux
« positions-clés »
Le rayonnement italien se fait, dès les XIVe-XVe siècles, par divers canaux, toujours actifs et renforcés au XVIe siècle. L’influence italienne en Europe passe par des réseaux, puissants, de diverses natures. 1° Les réseaux dynastiques, diplomatiques et religieux
Les dynasties italiennes, parfois récentes et d’une légitimité douteuse (les Sforza à Milan dans la 2e moitié du XVe, les Médicis à Florence, surtout à partir de Laurent le Magnifique), parfois d’origine étrangère avec une légitimité locale guère meilleure (les Aragon à Naples), mènent une politique matrimoniale habile, qui les amène à tisser des liens familiaux avec les puissantes dynasties d’Europe : avec les Hunyade de Hongrie (Béatrice d’Aragon épouse Mathias Corvin), avec les Jagellon de
Pologne-Lithuanie (Bona Sforza épouse Sigismond I en 1518), avec les Orléans (Valentine Visconti), avec les Valois : Hercule II d’Este épouse Renée de France, les ducs de Savoie ont marié leurs filles en
France (Louise de Savoie), et épousé eux mêmes des princesses du plus haut rang (telles Marguerite d’Autriche, tante de Charles Quint, qui fut l’épouse de Philibert le Beau de Savoie, puis Marguerite de
Berry, s oeur de Henri II en 1559) ; Catherine de Médicis épouse ce dernier, devenant bientôt reine de
France…. La papauté, étroitement liée aux grandes familles italiennes, participe à ce jeu dynastique avec détermination (rôle de Clément VII dans ce dernier mariage), ou essaie de placer ses
« protégées » sur les trônes d’Europe (ex. Sophie-Zoé Paléologue envoyée en Russie auprès d’Ivan
III). Ces mariages sont accompagnés de migrations de nobles, de chapelains, de fournisseurs, d’artistes, membres de la maison des princesses…
La diplomatie prend dès la fin du XVe siècle, sous l’influence italienne et surtout vénitienne, une importance nouvelle : l’usage