Une Mort Tres Douce

848 mots 4 pages
Le modèle social de la «bonne mort» n'évoque presque plus aujourd'hui l'image du chrétien qui meurt en paix avec Dieu et réconforté par les derniers sacrements. La représentation collective, actuellement dominante, de la «bonne mort» est celle d'une mort non violente. Et, dans le monde des soins de santé, on entend, par cette «bonne mort»: la fin de la vie d'une personne, gravement malade qui, libérée de tout le soutien médical à la fine pointe des développements de la technologie, ne souffre plus ou très peu, réussit à protéger sa dignité et, si possible, une certaine autonomie* en mourant paisiblement.

Déjà Francis Bacon (1561-1626) dans son Novum Organum estimait «que c'est la fonction du médecin de rendre la santé et d'adoucir les peines et les douleurs, et non seulement lorsque cet adoucissement peut conduire à la guérison, mais lorsqu'il peut servir à procurer une mort calme et douce» On attribue d'ailleurs la paternité du terme «euthanasie» à Bacon, qui le choisit pour définir la «mort calme et douce» en opposition avec les pratiques existant en son temps où «les médecins se faisaient une sorte de scrupule et de religion de tourmenter le malade alors que la maladie était sans espoir».

C'est contre une médecine instrumentalisée à l'extrême que l'on revendique aujourd'hui le droit à une mort «naturelle»*. Celle-ci est présentée comme le contraire d'une mort «artificielle» survenant à la suite d'interventions techno-médicales dont on estime qu'elles violentent la personne du malade non seulement sur les plans physique et psychique, mais aussi sur le plan de l'esthétique. Pourquoi pas donner à son corps, à ses sens, à ses goûts et à son esprit les possibilités de jouir de sa fin de vie, de la beauté et de la joie qu'elle peut nous encore offrir?

Dans l'argumentation en faveur d'une mort douce, l'esthétique de la mort fait de plus en plus son apparition contre les laideurs d'un corps mutilé et déshumanisé par des interventions aussi vaines qu'acharnées

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