Baudelaire : la mort des pauvres : commentaire composé
Epictète disait à ses disciples il y a fort longtemps : « Ne savez-vous pas que la source de toutes les misères de l'homme, ce n'est pas la mort, mais la crainte de la mort ? » . La mort suscita pendant de nombreux siècles appréhension, peur et épouvante nonobstant, avec la succession des courants littéraires (réalisme, surréalisme) la société a pris conscience de sa profonde misère. En effet, la révolution industrielle a accru l’inégalité entre les riches (pour la plupart des bourgeois) et les pauvres (en général des paysans et des prolétaires) qui la plupart du temps, avaient une vie de dure labeur sans réelles consolations hormis l’alcool et les plaisirs charnels. La mort, de ce fait change de connotation, elle n’est plus le symbole de la terrible punition que Dieu va nous infliger mais elle devient une consolation comparée aux très nombreux maux de ce bas monde.
Baudelaire dans son célébrissime recueille de poésie « Les Fleurs du mal » et plus précisément dans la sixième partie de son œuvre (intitulée La Mort) synthétise la nouvelle connotation de la Faucheuse. En conséquent le présent commentaire s’intéressera en premier lieu à la mort, qui symbolise l’espoir d’un monde meilleur puis montrera que contrairement à l’idée préconçue, Baudelaire pense que la mort est un paradis artificiel. Ce deuxième axe de lecture développera la théorie selon laquelle ce poème est un témoignage de profonde ignorance et de tristesse, car l’auteur ne sait pas ce qu’il va arriver après la mort.
Dans le premier quatrain les anaphores (« C’est » au vers 1 et répété deux fois au vers 2) ont pour effet de statuer sur le rôle et la fonction de la mort. De plus avec ces anaphores cela paraît indiscutable puisque l’auteur le martèle trois fois, en effet il ne propose et n’admet pas d’autres points de vue et cela est renforcé au niveau du rythme du vers 2 par une hémistiche qui coupe parfaitement en deux la phrase afin d’être plus