Une nouvelle forme conflit
Dans le cadre de notre formation au sein de l'Institut d'Etudes du Travail de Lyon, nous avons eu en charge la réalisation d'un projet tutoré. Plusieurs sujets nous ont été présentés. Notre intérêt s'est porté sur les modes actuels de conflits collectifs. En effet, le conflit est, et a toujours été présent dans les structures sociales, ils se sont même multipliés ces dix dernières années. Selon une étude de la DARES, 30% des établissements de plus de 20 salariés déclarent avoir été concernés par au moins un conflit collectif entre 2002 et 2004 alors que cette proportion n'était que de 21% en 1996 et 1998 1. Par ailleurs, les évènements récents n'ont fait que renforcer l’image d’une France déjà connue pour ses nombreux conflits collectifs du travail. Nous avons ciblé notre étude sur les sociétés de transports terrestres, fort d'actualités dans la région Rhône-Alpes notamment les Transports Commun de l’agglomération de Lyon (TCL) ainsi que la Société National des Chemins de fer Français (SNCF). Nous nous sommes aperçu que ces établissements en grève étaient touchés, entre autres, par un mouvement particulier de grève : les 55 minutes de grève.
Selon les organisations syndicales, ce mouvement séduit les salariés en raison des avantages qu’il procure. En effet, il a de nombreux avantages pour les salariés, comme par exemple celui de limiter la perte de salaire habituellement plus conséquente dans une grève à la journée que nous qualifierons de grève classique. Notre objectif a alors consisté à cerner les enjeux d’un mouvement de 55 minutes qui est venu s’ajouter comme une des nouvelles formes de conflit collectif. Alors que depuis des siècles le conflit collectif se manifeste par des grèves de type classique, nous avons voulu comprendre les tenants et les aboutissants de ce mouvement : en quoi les 55 minutes de grève sontelles une forme particulière de conflit du travail ?
Afin d’analyser le sujet de façon transversale, nous l’avons abordé d’une