Une si longue lettre
Parmi les questions importantes qui préoccupent actuellement l’opinion publique arabe: intellectuels, hommes d’affaires, responsables (dirigeants) et autres, il faut noter ce que l’on appelle présentement “la globalisation”.
Bien que ce concept soit encore un peu flou tant sur le plan théorique que sur le plan pratique, on peut observer un certain nombre d’impressions et d’attitudes qui prévalent à son égard dans la pensée arabe actuelle. Il serait utile à cet effet de prendre en considération les différentes motivations et réactions relatives à cette question dans le monde arabe.
Les mouvements islamiques, qu’ils soient modérés ou extrémistes, à l’Est ou à l’Ouest du monde arabe, considèrent “la globalisation” comme un obstacle à la création du
“régime islamique” qu’ils espèrent mettre en place, si ce n’est comme une conspiration à l’encontre de ce régime. Ceci est compréhensible.
Quant aux mouvements nationalistes et de gauche au Moyen Orient avec leur différence d’opinions, de degrés d’acceptation et d’influence, ils considèrent la globalisation comme incompatible avec les aspirations nationalistes arabes. Ils voient en elle et dans ce que l’on nomme “la moyen orientalisation” le rejet du monde arabe et l’incorporation d’Israel, dans son état actuel de pays expansionniste qui n’a jamais abandonné son rêve de “Grand Israel”, en tant que membre prépondérant dans la région. En Afrique du
Nord, par contre, l’attention des classes “modernes”, comprenant les intellectuels, les hommes d’affaires et les dirigeants, est principalement fixée sur la question du
“partenariat” avec l’Union européenne et subissent, d’une facon ou d’une autre, l’influence de la “littérature” française opposée à la “globalisation” ou craignant ce qu’elle englobe de domination américaine.
Ainsi peut-on dire qu’en général, il est actuellement très difficile de trouver dans la
perspective