Une charogne - charles baudelaire
Ce premier quatrain parait en effet relever du poème d’amour traditionnel dans la mesure où il s’agit d’une invitation à se souvenir d’une promenade au sein de la nature (« sentier »), par une belle journée estivale, moment privilégié de l’intimité amoureuse. La femme aimée, considérée comme si chère qu’elle est ce qui donne vie au poète, est appelée « mon âme », terme affectueux, particulièrement fort. Mais cette impression est cependant vite brisée par le vers 3, avec le groupe nominal « une charogne infâme »2/ En quoi les strophes 2 à 5 progressent-elles dans l’horreur et dans le réalisme macabre ? A la posture « « lubrique » du corps de la femme dans la seconde strophe, évoquant une prostitution livrée au regard (et suggérant ainsi un obscur plaisir à contempler l’horrible), succède dans la strophe 3 la disjonction des chairs sous la chaleur du soleil , terrible vision tragique de la …afficher plus de contenu…
Ici le corps semble se métamorphoser en une réalité autre, fantastique même puisqu’il il devient « ce monde qui rendait une étrange musique ». Transition : La métaphore onirique du vers 29 « n’était plus qu’un rève », déréalise le corps, lui ôte sa dimension concrète. On peut dès lors se demander si ce corps ne serait pas le support à l’expression d’une poésie nouvelle, symbole d’une réflexion sur l’art et la poésie.Second Mouvement : Une réflexion sur l’art et la poésie. 4/ En quoi cette métamorphose fait-elle émerger une réflexion esthétique à partir de l’objet laid et repoussant qu’est le corps mort ? Les vers 25 à 28 assimilent le bourdonnement des mouches à « une étrange