Vermeer
Sept mois environ après son mariage, le 29 décembre 1653, Johannes Vermeer entre dans la guilde de Saint-Luc de Delft. D’après les archives de la corporation, Vermeer y est inscrit sans s’être acquitté des droits d’admission en usage, sans doute parce que sa situation financière, alors, ne le lui permet pas. Il aurait finalement trouvé un mécène en la personne de Pieter Claesz. Van Ruijven[25], un riche percepteur patricien de Delft et un grand collectionneur de peintures ; en 1657, celui-ci prête à l’artiste la somme de 200 florins. Vermeer peut par la suite présider la guilde à quatre reprises, en 1662, 1663, 1670 et 1671, ce qui démontre que ses pairs reconnaissaient son talent.
Tout comme son père, il exerce l’activité de marchand de tableaux, mais il se considère lui-même avant tout comme peintre. Pieter de Hooch arrive à Delft en 1654 : les deux artistes ont pu alors se fréquenter ; ensemble, ils contribueront à créer un style nouveau de peinture de genre en reproduisant les effets réalistes de lumière et de texture.
La carrière de Vermeer fut relativement courte et son œuvre de faible ampleur : en vingt ans, il n’a guère peint plus de quarante-cinq tableaux dont quelques-uns ont disparu : aujourd’hui, seuls trente-cinq lui sont attribués avec certitude, et deux font encore l’objet de discussions.
INSPIRATION DE VERMEER
Ses premières œuvres, des tableaux d’histoire – un genre beaucoup mieux considéré à l’époque que les portraits et les paysages – montrent d’évidentes ressemblances avec les peintures de Jacob Van Loo (1614-1670) et de l’Anversois Erasme Quellin (1607-1678) ; tous deux étant actifs à Amsterdam, on a pu penser que c’est sous l’égide de l’un ou de l’autre, dans cette ville, que Vermeer apprit la peinture.
Autres noms cités : celui de Leonard Bramer (1596-1674)[18], peintre qui était proche de la famille de Vermeer, et aussi Christiaen Van Couwenbergh (1604-1667), mais leur style est fondamentalement différent de celui de