Violence faite aux femmes
À notre époque, les violences faites aux femmes dans le monde posent un ensemble de questions : en premier lieu, la violence ordinaire du quotidien, au cœur même du rapport social le plus commun entre adultes, est-elle exclusive de son objet de souffrance ? La violence contre les femmes est-elle donc typique ? Deuxième interrogation, la réduction de la violence instituée en rituel, telle que la guerre, influe-t-elle sur la constance des violences ordinaires ? L’ensemble de ces violences dans les pays développés, beaucoup plus graves dans les nations en développement, ne diminue pas avec l’érosion des vieux cadres de soumission des femmes. Ni la transformation des vieilles structures patriarcales, ni l’effacement des principes des monothéismes, ni l’émancipation des droits des femmes, n’ont infléchi la courbe des violences ordinaires. La question centrale demeure : les violences faites aux femmes sont-elles alors une forme anthropologique plus qu’historique ? Une structure sociale plus qu’une conjoncture de l’économie politique ?
De l’ordre
L’histoire contemporaine des luttes et de la reconnaissance des femmes à l’égalité marque un changement de civilisation. En manifestant leur aptitude et leur volonté d’être l’égal de l’homme, tant en ce qui concerne leur statut civil que politique qu’en ce qui concerne leur traitement social et économique, les femmes s’émancipent de l’emprise de la domination masculine. La revendication des femmes ne normalise pas une situation ordinaire. Elle n’est pas une requête propre à une époque, a fortiori, de notre époque contemporaine. Non, cette revendication est un acte fondateur, politique et social, pour cette communauté féminine donc, mais aussi pour l’ensemble de l’humanité qui se trouve confronté à la question d’une domination fondée par la division des sexes et des genres. Ces luttes, bien que souvent cataloguées comme minoritaires, s’avèrent être au final un engagement civilisationnel de