Violences urbaines
Depuis 1991, 1 080 quartiers où se concentre la fracture urbaine et sociale sont suivis au jour le jour par la section Villes et banlieues de la DCRG (Direction centrale des renseignements généraux). Le suivi de ces quartiers, lourdement marqués par les stigmates de l'exclusion, met aujourd'hui en évidence une inexorable montée de la violence urbaine. Les chiffres s'imposent dans leur brutalité. En l'espace de six ans, le volume de la violence urbaine a pratiquement quintuplé.
Ce formidable accroissement en volume s'est accompagné d'une extension de la violence dans les zones commerçantes des centres-villes, les espaces commerciaux et les transports en commun. De même, le bilan des rixes opposant des jeunes entre eux est accablant: 15 sont morts en 1997, pour 17 en 1996 et 12 en 1995. Ainsi, à Argenteuil, le 30 juin 1996, un adolescent d'Asnières recevait un coup de couteau dans la poitrine alors qu'il «tentait l'incruste», comme disent les jeunes, dans une soirée privée organisée dans une pizzeria. Il en mourait quelques jours plus tard, tandis que, non loin de son lit d'hôpital, ses copains tentaient de le venger dans un assaut où les serpettes, haches et battes de base-ball tournoyaient dangereusement.
Jusqu'à présent épargnés, maintes petites villes et nombre de nouveaux quartiers de grandes agglomérations sont désormais touchés. Alors que, selon les Renseignements généraux, seuls 22 départements étaient concernés par la violence urbaine en 1994, ce nombre passait à 47 en 1996. D'après la gendarmerie, 80 départements seraient en réalité atteints. Avec plus de 500 incidents chacun, 13 départements concentrent 12 000 «faits», soit près de 73% de la violence. Ce sont ceux de l'Ile-de-France hors Paris, l'Eure-et-Loir, l'Oise, ainsi que le Nord, le Bas-Rhin, le Rhône et la Seine-Maritime (voir le tableau ci-contre sur l'évolution par département).
Agressions dans les transports en commun et contre les pompiers et la police
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