Voltaire - petite digression
Voltaire, philosophe des lumières, s’est trouvé sur tous les fronts de la contestation : l’intolérance, la torture, les préjugés. Anticlérical, il dénonce de manière virulente les dogmes des religions. Dans ce texte argumentatif, ses thèmes les plus récurent sont ici abordés : la dénonciation de l’intolérance, des préjugés ou encore l’arbitraire de certaines décisions. Le genre choisi pour mener ces dénonciations n’est ni l’essai trop rébarbatif, ni le théâtre mais un genre hybride à mi-chemin entre le récit et le conte philosophique cher à Voltaire. Petite digression narre les mésaventures d’une communauté d’aveugles inapte à faire preuve de discernement. En fait, suite à la monopolisation du pouvoir par l’un des leurs, ils ont foi en ses paroles et ne remettent nullement en cause son autorité lorsque celui-ci juge arbitrairement la couleur de leurs habits. Il s’agit désormais de savoir comment au travers de cet apologue Voltaire parvient-il à mettre en place ses dénonciations ? Cet apologue se révèle être en réalité un conte à porté philosophique. Il mène le combat d’une figure emblématique des lumières.
Le conte : une pédagogie philosophique
Un récit plaisant
Cet apologue s’articule autour d’un schéma narratif très structuré :
Une situation initiale introduite par une forte articulation temporelle avec « dans le commencement ». L’apologue prend alors la tournure d’un conte par sa situation initiale utopique où les non-voyants vivent en parfaite harmonie cf. lexique du bonheur avec « tous égaux », « pluralité des voix », « vécurent paisibles et fortunés ». Le dessin de se monde « chimérique » est renforcé par la comparaison de l’épanouissement sensoriel avec « leur odorat était plus fin que celui de leurs voisins qui avaient des yeux ».
Un élément perturbateur mise en relief par l’emploi de l’adverbe « malheureusement » (lg.8). De plus, le rythme s’accélère grâce à une succession d’énumérations : « il se fit écouter, il