Ynad
C'est plutôt à propos de l'histoire au sens de réalité historique que la question paraît avoir lieu de se poser. En effet, si on ouvre un livre d'histoire, on ne dit pas que c'est du charabia, mais que c'est un discours intelligible, rationnel, etc. L'histoire au sens de connaissance du passé fait donc immédiatement sens (le mot sens étant pris en son premier sens). La question de savoir si l'histoire au sens de connaissance du passé a un sens ne paraît donc pas très pertinente (encore qu'elle pourrait mener à s'interroger sur la rationalité du discours historique).
C'est donc plutôt sur l'histoire au sens de réalité historique qu'il faut ici s'interroger. Ici, ce sont les sens 2) et 3) du mot " sens " qui peuvent être convoqués. L'histoire au sens de réalité historique a-t-elle un sens, i.e., ce que font les hommes est-il dénué de sens ?
Cela peut s'entendre comme suit : est-ce que l'histoire des hommes n'est que l'histoire de nos passions, de la violence, des guerres, etc. ? Ici, le sujet a une connotation morale ; il s'agit de savoir si l'histoire des hommes doit nous mener à dire que l'homme est mauvais. Doit-on désespérer de l'homme dans l'histoire ?
Mais encore, on peut tout simplement se demander si l'histoire a une direction, si elle est orientée vers une fin. Mais alors, on rejoint la précédente question : car si on cherche à donner un contenu à cette fin de l'histoire, on peut très bien considérer que c'est une fin morale, un progrès moral de l'homme. L'histoire aurait un sens qui serait la réalisation de l'essence de l'homme, et l'avènement de la moralité.
Mais, finalement, un autre problème se pose : si on dit que l'histoire au sens de réalité historique a un