Zazie Chap 8
Charles a emmené Zazie et son oncle visiter la Tour Eiffel. Or, ce dernier, pris de vertiges, est descendu puis a vu Charles quitter les lieux, prétextant la nécessité de s'éloigner de Zazie qui lui posait des questions embarrassantes. Laissé seul et attendant sa nièce, Gabriel se lance dans son monologue.
1. Le monologue de Gabriel
a. Une contemplation de la vie et de son effervescence
Gabriel se lance dans un soliloque, autrement appelé monologue, c'est-à-dire qu’il va tenir un discours qui n’a comme destinataire que sa propre personne.
Il en profite pour contempler l’effervescence humaine et faire des remarques sur la vacuité d'une existence vouée à la mort (l. 11). Les humains semblent s’agiter en vain sans que cela n'ait de sens. D’ailleurs, l’écriture adoptée mime cette vie grouillante et vaine notamment grâce aux structures binaires des phrases : « monter, descendre, aller, venir… » (L. 2)
Cette réflexion, plus profonde que les échanges dialogués du reste de l’œuvre est également remarquable par le niveau de langue employé. Une fois seul avec lui-même, la langue devient correcte : « je ne sais en ce moment.. ».
b. Une mise en scène peu crédible
La dramatisation est un procédé très présent dans l’œuvre de Queneau et ce passage ne fait pas exception. En effet, si le monologue entame une réflexion plus profonde et sérieuse que dans le reste du roman, elle est aussi traitée sur le mode de la dérision.
La forme monologuée est critiquée dans le théâtre depuis le 17e siècle. Elle était jugée peu crédible dans l’action. L’ironie de l'auteur qui décrédibilise ce passage est présente dès le début car le monologue est introduit par « il médita ». Cet acte est censé prendre du temps et non pas durer seulement quelques secondes. Il s'agit donc d'une fausse réflexion.
Par ailleurs, le succès que rencontrera Gabriel auprès des touristes à la fin de son monologue renforce cette idée. On a l'impression d'une pensée peu