Nous sommes le 15 Janvier 1929 et je viens de naître à Atlanta aux U.S.A. J’ai bien cru ne jamais pouvoir sortir de ce gros réservoir de liquide amniotique ! Voilà deux minutes que je suis de ce monde et déjà tous ces gens autour de ma mère et moi ! Un drôle de monsieur en blouse blanche avec un chapeau haut de forme sur son crâne dégarni, puis, surement les sages-femmes en rose… J’ai beau crier comme tous les autres bébés que j’ai pu voir à mon arrivée à la maternité, les infirmières ne sont pourtant pas franchement décidées à me lâcher. Et oui mes amis ! Le coup de la sirène assourdissante…Ca ne marche pas ! J’ai froid, faim et la lumière me brûle les yeux. Malgré cela j’essaye de faire bonne figure devant ceux qui m’ont immédiatement considéré comme l’un des leurs : ma famille. Le premier, un gros bonhomme, assez gros pour que je réussisse à l’apercevoir fait des bruits et des grimaces à mourir de rire. On me dira sans doute un jour que c’était mon grand-père. Ensuite, ma grand-mère par déduction, cela fait quinze minutes qu’elle répète mon prénom sans cesse : « Martin ! », « Martin ! », « Martin ! »… Enfin maman qui me prend de nouveau sur sa poitrine, elle ne dit rien, ne bouge pas, mais se demande sûrement : Qui va-t-il devenir ? Que va-t-il faire? Va-t-il être heureux malgré sa couleur de peau si différente? J’aurais pu lui répondre, je lui aurais soufflé ces quatre mots : I HAVE A