L'abstentionnisme
Définition de l’abstentionnisme
Non-inscrits, faux-inscrits, votes blancs et nuls.
Le terme abstention est celui qui est généralement employé pour désigner le nombre de personnes n’ayant pas pris part à un vote.
Classiquement ce nombre est obtenu en effectuant la différence entre le nombre de personnes inscrites sur les listes électorales et le nombre de personnes ayant pris part au vote.
Or, en prenant comme base d’étude cette définition classique de l’abstention, on peut déjà constater que les chiffres excluent de fait les personnes non-inscrites, et que l’abstentionnisme est rapporté à un électorat inscrit sur les listes électorales et non pas à un électorat potentiel regroupant toutes les personnes en droit de voter.
Cet électorat potentiel, s’il ne prend pas en compte les personnes privées de leur droits civiques, les mineurs ou encore les personnes psychologiquement ou mentalement incapables de voter, regroupe en revanche toute une série de personnes théoriquement en droit de voter mais qui, dans la pratique , sont dans l’impossibilité de le faire faute d’être inscrits sur une liste électorale.
Ces non-inscrits recouvrent en France des réalités différentes : il peut tout d’abord s’agir de sans-domicile-fixe (puisqu’ il faut pouvoir justifier d’un domicile pour s’inscrire sur une liste électorale ).
Mais il peut s’agir aussi des personnes qui n’ont jamais fait la démarche de s’inscrire ou qui, après un changement de lieu de résidence, ont été radiées des listes d’une commune sans être réinscrit ailleurs.
Tout cela donne un nombre non négligeable de non-inscrits que différentes statistiques situent en France selon les périodes entre 5 et 15 % de la population en âge de voter. Ainsi, sur la période allant de 1954 à 1964, Alain Lancelot calcule des taux de non-inscription allant de 4,5 à 10,1 % par rapport au nombre d’électeurs potentiels#.
René Rémond avance lui pour l’immédiat après-guerre un taux de non-inscrits se