L'amour, ce sentiment horrible
Lorsque, comme à mon habitude, mes pensées vaquaient à leur vagabondage, il me vint à l’idée d’écrire cette présente requête : Toi qui habites mes actes, mes paroles et mes pensées, ne pourrais-tu pas voyager et faire d’un autre esprit faible ta proie ?
Voici ce que j’écrirais à l’amour si ce sentiment était une personne. Malheureusement, il n’y a rien de plus immatériel qu’un sentiment. Je suis donc condamné à souffrir, à endurer mes souffrances sans espoir d’aide. Condamné à rester dépendant de son regard et de l’accélération de mon cœur à chaque fois qu’il se tourne en ma direction. Condamné à me doper l’adrénaline que me procure la douceur de sa peau. Condamné à vivre au gré de ses envies. En somme, condamné à subir un amour non partagé.
Cette femme qui me fait cet effet n’est autre que la femme d’un ami très proche, plus précisément mon meilleur ami. Par chance, ce dernier ne s’est jamais aperçu de la folie dont je suis atteinte. N’étant pas au courant de mon homosexualité, cela ne lui est tout simplement pas venu à l’esprit. Puisqu’ en y réfléchissant, cet amour inavouable est tout bonnement flagrant. Il est impossible de ne pas remarquer ma mine réjouie lorsqu’elle entre dans la pièce. Mais on ne voit que ce que l’on veut bien voir.
Il m’est impossible de me rapprocher d’elle sans éveiller les soupçons de son mari ni m’éloigner au risque de perdre mon meilleur ami. Je suis donc obligée de continuer à rêver d’elle.
Une nuit. Une nuit me suffirait pour me rendre la plus heureuse des femmes. Une nuit à ses côtés pour m’enivrer de son parfum et de sa peau. Seulement, il y a peu de chances que cette nuit arrive un jour. Je suis donc condamné à regarder l’amour de ma vie s’épanouir aux côtés de mon meilleur