L'art est-il le règne de l'apparence?
L'apparence est ce qui apparaît, et souvent disparaît... Elle s'oppose donc à ce qui reste et demeure : l' « être ». L'apparence est souvent assimilée à la surface des choses, voire à l'illusion. Ne dit-on pas que les apparences sont trompeuses ? Et pourtant l'apparence est ce que nous percevons des choses, notre premier contact avec le monde : et si cette première impression était la bonne ? Même si la science tente de percer les apparences ou d'aller au-delà, pour connaître l'essence ou la réalité cachée, les apparences sont indispensables à notre vie quotidienne, et elles sont surtout l'objet de nos plaisirs : théâtre, prestidigitateur, cinéma, peinture, mode vestimentaire, etc. Nous avons un besoin pratique et un plaisir des apparences, même si la morale et la science nous mettent en garde.
L'apparence s'oppose à la réalité ; elle semble favoriser le rêve, l'illusion, la liberté de l'imagination. Pourtant le réel est fait d'apparences : il faut donc se demander s'il faut se méfier des apparences trompeuses, ou si, au contraire, l'innocence des apparences nous donne un rapport plus authentique au monde ; si l'apparence nous cache la réalité, ou si elle nous la révèle. Mais alors, c'est le rapport entre l'art et la science qui est en jeu : faut-il les opposer ? L'art apporte-t-il une connaissance du réel supérieure à la science ? Ou n'est que le règne de l'apparence ?
I) L'art est le règne des apparences.
a) L'art