L'art et la shoah
La Shoah est sûrement l'événement le plus catastrophique du XXème siècle.
Après la montée en puissance du nazisme et l'entrée dans la seconde guerre mondiale, les juifs devinrent les principales victimes. C'est ainsi qu'en 1945 on dénombra environ 6 millions de juifs tués dans les camps, dans les ghettos et par fusillades. Pour illustrer et extérioriser la souffrance vécue, et parfois même pour témoigner lors des procès, l'art a été un moyen d'expression répandu.
1 - L’art et la Shoah, un sujet difficile
La Shoah, catastrophe en hébreu, est le terme pour désigner le génocide juif commis durant la seconde Guerre Mondiale. Elle mit longtemps à être reconnue dans de nombreux pays. En effet, après la guerre et la découverte des camps, beaucoup de gens furent choqués par les atrocités commises et voulurent oublier cette période. D’autres mémoires s’imposèrent. C’est seulement dans les années 1970, avec une nouvelle génération iconoclaste à la recherche de la vérité, que l’on prit conscience de la spécificité du génocide juif. C’est ainsi que des films (tels que SHOAH de Lanzmann (1985) ou Le chagrin et la pitié de M. Ophüls), des livres (Si c’est un homme, de Primo Levi), des œuvres d’art etc. ont été produits.
Nous allons particulièrement nous pencher sur le rapport entre l’art et la Shoah. L’art peut-il participer à la transmission de l’histoire de la Shoah ? Peut-on se servir de l’art comme un témoignage et un moyen d’extérioriser les souffrances subies ?
Quelques rescapés ont produit des esquisses, des dessins, des peintures… pour rendre compte de ce qu’ils avaient vécu. Rares sont ceux qui ont pu trouver de quoi dessiner à l’intérieur des camps. C’est pourquoi la plupart des témoignages furent réalisés quelques années après la guerre.
Croquis réalisés dans les ghettos et les camps
Léo Haas, Therezin 1943. « Mes moyens étaient trop limités, et mon papier trop faible pour accepter tout ce que je