L'audit interne et les organes de gouvernance
Avant d’établir le lien entre l’audit interne et les organes de gouvernance, il faudrait d’abord s’attarder un peu sur l’histoire de ces deux activités et l’interaction qui existe entre les deux.
La notion de gouvernance d’entreprise a commencé à émerger dès les années 70. Elle indiquait d’abord une panoplie de dispositions visant à assurer que l’action des dirigeants de l’entreprise soit engagée conformément aux intérêts des actionnaires. Vers la fin des années 90, cette notion a évolué vers un concept plus large, englobant l’exercice de l’autorité, l’implémentation des orientations stratégiques et l’assurance du contrôle.
Le début du millénaire fut marqué par un fort courant d’opinion sur la bonne gouvernance qui s’est développé aux USA, au Japon et en Europe, en réaction aux scandales retentissants que l’on connaît : l’affaire ENRON en novembre 2001, Andersen en janvier 2002, Worldcom- MCI en mars 2002, Vivendi en juillet 2002, Global Crossing en janvier 2003, Security Trust, Invesco, Putman en fin 2003 ; Elf et Crédit Lyonnais, etc…Estimant que les scandales anciens et récents étaient imputables à l’inefficacité des systèmes de contrôle interne, les législateurs des principaux pays développés ont été amenés à légiférer[1].
C’est le cas de la loi Sarbanes-Oxley (SOX) en juillet 2002 suivie par la Lloi sur la Ssécurité Ffinancière Française (LSF) en août 2003 qui font du contrôle interne un enjeu majeur de la gouvernance de l’entreprise et une responsabilité accrue des plus hauts responsables de l’entreprise, à travers le renforcement ou la création de nouvelles sanctions pénales. L’objectif d’un tel dispositif réglementaire étant de redonner confiance aux investisseurs et aux petits épargnants[2].
Cette tendance s’est renforcée après les récents scandales financiers tels que l'affaire Kerviel, l'affaire Madoff ou encore la faillite de Lehmann Brothers qui marque le début de la crise financière