L'aveu princesse de clèves
L'aveu.
I) UNE SCÈNE CRUCIALE FORTEMENT DRAMATISÉE
a) Un dispositif romanesque qui renforce le caractère dramatique de la scène
- Il faut souligner d’abord le dispositif, totalement invraisemblable : Nemours assiste à cet aveu, caché dans un cabinet… Il s’est perdu en forêt et a trouvé « par hasard » la demeure des Clèves… C’est un dispositif typique du « roman précieux »…
- Le lieu est Coulommiers, un lieu qui s’oppose à la Cour, où la tyrannie des apparences exige la maîtrise des émotions, du visage. Chez eux, les Clèves peuvent se dévoiler, se libérer dans un espace intime…
- Cela dramatise d’avantage la scène :
On pourrait parler de mise en abyme dans la mesure où le lecteur assiste à deux aveux en un seul. Nemours assiste à un « spectacle », et nous assistons au « spectacle de Nemours assistant au « spectacle »… !
De plus, la présence de Nemours apparait comme une transgression. Il assiste à un secret réservé aux seuls époux ! Cela intensifie la puissance de l’aveu… Cette scène devient dangereuse et puissante, d’autant plus que Nemours écoute !
b) Un aveu indicible
- Le « eh bien » qui fait débuter les aveux de la Princesse de Clèves, souligne le fait qu’il y a rupture avec ce qui précède. Dans les lignes qui précèdent, la princesse cherche à deux reprises à éviter l’aveu. Le « eh bien » montre qu’elle a échoué : elle craque finalement…
- Un aveu qui oscille entre l’atténuation et l’insistance, qui semble incapable d’affronter la vérité, tant elle est indicible, dangereuse :
Le mot « aveu » est complété par « il est vrai que j’ai des raisons qui m’éloignent… » = périphrase.
« des sentiments qui vous déplaisent » = euphémisme.
« quelquefois », « les personnages de mon âge » = atténuation aussi et périphrase (ce qui signifie « ma jeunesse et ma beauté m’exposent à céder »).
Les mots « périls », faiblesse » évoquent son amour pour un autre, de manière atténuée…
La deuxième intervention de Mme de