L'education dans gargantua
Les guerres d’Italie qui, loin de se limiter aux terres italiennes, ont en réalité concerné toute l’Europe, ont débuté en 1494 et prendront fin en 1559. Dès 1508, l’historien florentin Francesco Guicciardini analyse ainsi les conséquences de l’entrée de Charles VIII à la tête des troupes françaises en Italie en septembre 1494 : « Ainsi était entrée en Italie une flamme, une peste, qui non seulement changea les États mais aussi les façons de les gouverner, et les façons de faire la guerre. » Le contexte international, militaire et diplomatique, est très présent dans l’œuvre de Rabelais. Lui-même, au service des du Bellay, a joué un rôle diplomatique important. La guerre dite picrocholine, du nom de Picrochole « bile amère » occupe une place importante dans Gargantua puisque Rabelais y consacre 27 chapitres (chapitres XXV à LII.). On trouve dans ces chapitres des éléments narratifs concernant la naissance du conflit (chapitre XXV « Comment feut meu entre les fouaciers de Lerné et ceulx du pays de Gargantua le grand débat dont furent faictes grosses guerres) et les différentes opérations militaires (chapitres XXVI, XXVII, XXVIII, XXXV, XXXVI, XLII, XLIII, XLVII, XLVIII, XLIX.) Mais, outre la conduite de la guerre, Rabelais en évoque aussi tous les aspects diplomatiques, les consultations, les envois d’ambassades, les négociations, le traitement des prisonniers et des vaincus. C’est aussi la dimension psychologique et morale de la guerre qui est montrée et analysée. A travers un récit parodique qui situe le conflit dans la petite région de Chinon, ce sont tous les aspects de la guerre du temps de François 1er et de Charles Quint qui sont évoqués.
I/ Le déroulement de la guerre. Les opérations militaires
Le début du récit de la guerre est très abrupt. Nous quittons brusquement Paris, Gargantua, Ponocrates et leurs compagnons pour la Touraine, plus précisément la région de Chinon, au début du chapitre XXV. Le lien s’établit par la