L'eneide champs 6
À Cumes, devant le temple d'Apollon (6, 1-41)
Énée aborde à Cumes. Tandis que ses compagnons vaquent à l'installation sur le rivage, le héros se dirige immédiatement vers le temple d'Apollon, pour y rencontrer la Sibylle (6, 1-13).
En attendant la prêtresse qu'Achate est allé quérir, Énée et ses compagnons contemplent sur les portes du temple des scènes évoquant des légendes liées à la Crète et à Dédale, le fondateur du temple. La prêtresse les tire de leur contemplation, leur recommande d'accomplir des sacrifices, ce qu'ils font aussitôt, puis les appelle dans le temple (6, 14-41). Ainsi parle Énée, en versant des larmes ; puis il lâche la bride à la flotte et aborde finalement aux rivages euboïques de Cumes. On retourne les proues vers la mer ; alors, de leur croc puissant, les ancres immobilisent les navires, les poupes recourbées bordent le rivage. Les jeunes hommes s'élancent pleins d'ardeur sur la côte d'Hespérie. Certains cherchent les germes de feu cachés dans les veines du silex ; d'autres dépouillent les forêts épaisses, abris des bêtes sauvages, et signalent les cours d'eau découverts. Le pieux Énée de son côté gagne la hauteur que domine le haut Apollon et, plus loin, l'antre immense, la retraite de l'effrayante Sibylle, à qui le prophète de Délos insuffle grande intelligence et grande énergie, et lui découvre l'avenir. Déjà, ils pénètrent dans le bois sacré de Trivia, sous les toits dorés. Selon la tradition, Dédale, fuyant le royaume de Minos, a eu l'audace de se confier à des ailes rapides pour gagner le ciel et a vogué par une route insolite en direction des Ourses glacées, pour enfin se poser avec légèreté sur la citadelle chalcidienne.
Revenu ici sur terre, en tout premier lieu il t'a consacré, Phébus, l'appareillage de ses ailes, puis a construit un immense temple. Sur les portes est représentée la mort d'Androgée : à l'époque, les Cécropides, contraints de payer