L'enfant
Cette île relève presque du paradis perdu. Elle est paradisiaque et presque aphrodisiaque par le vin qu’on y boit, les arbres symboliques comme le tuba, arbre du paradis mahométan, qui peuvent y pousser, ou les fleurs qu’elle abrite, ainsi le « lys » qui désigne ici une fleur rare, exotique, et donc fort précieuse et sans doute imaginaire. Elle est également décrite par des vers au rythme lancinant, dont se dégage un certain exotisme. En effet, on distingue de nombreuses références à des pays arabes ou du Moyen-Orient, comme la Turquie ou l’ « Iran ». On trouve aussi des allusions à des plantes de ces pays orientaux, le tuba ou le lys, par exemple. D’ailleurs de nombreux écrivains de cette époque utilisaient la transposition de leurs Histoires dans des pays lointains afin de critiquer et de dénoncer les régimes politiques d’Europe et leurs actions sans craindre la censure, ou pire encore.
Mais cette Nature a beaucoup souffert de la guerre : tant la flore, la faune que les habitants de l’île ont été massacrés. L’île n’est plus qu’un « sombre écueil » sur lequel « tout est ruine et deuil », ce monde « n’est plus qu’un désert ». L’emploi du passé montre ici l’abattement de Hugo