L'enfer c'est les autres - sartre
(Jean-Paul Sartre)
Le slogan de mai 68, "Faites l'amour pas la guerre", voulait donner une plus grande importance à la liberté et à l'amour sur la planète, mais il a surtout conduit à une sexualité libérée et sans frontières, qui impliqua une explosion démographique durant ces quarante dernières années. Outre les maux "physiques" comme les famines ou la transmission débridée de certaines maladies incurables, cette augmentation soudaine du nombre d'humains a aussi été la source de maux plus psychologiques. On comprend dès lors que Jean-Paul Sartre ait écrit en 1987 dans son ouvrage, Huis Clos, "L'enfer c'est les autres". Il voulait dire par là que la présence des autres peut constituer un véritable supplice pour nombre d'entre nous. Les gens qui nous entourent sont-ils vraiment des créatures machiavéliques qui nous mènent la vie dure ? Ou y a-t-il de bons côtés à la proximité de nos semblables ?
Une première source de tension entre l'individu et la société peut être le fait qu'elle l'empêche d'être lui-même, d'être celui qu'il veut être. Le regard des autres peut, en effet, être un problème aux effets insoupçonnés sur certaines personnes, c'est ce que Sartre appelle "l'anxiété sociale". Elle peut avoir plusieurs visages.
Premièrement, le trac : l'individu se retrouve face à un groupe de personnes dont il sent le regard jugeur ce qui diminue sa confiance en lui et l'empêche de réaliser sa meilleure performance, qu'elle soit sportive, musicale ou même lors d'un simple discours. Deuxièmement, la timidité : l'individu est gêné par une situation nouvelle et inconnue, il a peur de ne pas s'intégrer, d'être rejeté. Et finalement, la phobie sociale: l'individu a une peur panique de se faire humilier ou agresser par la société et évite donc toute situation ou de telles horreurs pourraient lui arriver. Dans de pareils cas, on comprend bien que la personne, avant de se demander si elle-même n'est pas