L'epargne
Catherine Lubochinsky
Cercle des économistes
L’allocation de l’épargne, mondiale et domestique, interpelle, depuis le début des années 2000, les économistes qui tentent non seulement de l’expliquer, mais aussi d’en évaluer les conséquences et les enjeux à long terme. De nombreux aspects sont liés à cette problématique. Ceux retenus ci-dessous portent sur les déséquilibres des balances de paiements courants et sur le problème de l’ajustement entre l’épargne et l’investissement. 1) Les déséquilibres entre région : les pays émergents d’Asie financent les USA L’ampleur et l’augmentation des déséquilibres depuis 2000 s’appréhende à l’aide quelques chiffres significatifs : en 2005, le déficit budgétaire américain s’élève à 318 milliards de dollars (seulement 2,6 % du PIB ; le critère de Maastricht est respecté !) et surtout le déficit de la balance des opérations courantes atteint un sommet en atteignant 805 milliards de dollars (soit plus de 6% du PIB et deux fois plus qu’en 1999 !). Pour financer ce déficit, le Japon enregistre, la même année, un excédent de 163,9 Mds $, les pays émergents d’Asie (essentiellement Chine et Inde), un excédent de 155,4 Mds $, le Moyen Orient 196 Mds $ et les « autres » économies développées (au sens FMI i.e. hors USA, zone Euro et Japon) un excédent de 127,8 Mds $ (source FMI, World Economic Outlook, Avril 2006). Seule la zone Euro est « neutre » avec un excédent de 2,5 mds $...mais elle n’est pas « neutre » quant aux conséquences de ces déséquilibres mondiaux sur son activité économique et le cours de change de sa devise. Le solde de la balance des opérations courantes étant le miroir du solde de la balance des opérations financières, une telle répartition de ces déséquilibres conduit Agnès Benassy à souligner qu’il ne semble donc pas exister de relation entre niveau de développement et solde extérieur