L'esclavage
A quoi servent les esclaves ? Dès qu’un groupe social atteint une certaine taille, disons quelques milliers de membres, la division des tâches s’accentue. Mais un problème survient : que faire des « autres » , de ceux qui ne font pas partie du groupe, comme les étrangers capturés ? Dans la plupart des grandes sociétés de l’Antiquité, ils deviennent des esclaves. Leur sort va être organisé par les vainqueurs selon deux grandes constantes : l’esclave n’aura plus de droit sur sa vie et sa mort ; l’esclave devra travailler. L’esclave paraît bien être une des premières grandes façons de « faire produire ». Mais l’imagerie archaïque de l’esclave antique ne doit pas masquer une réalité : l’esclavage comme forme d’organisation du travail a toujours existé et existe encore.
Pour le maître qui l’utilise, l’esclave prisonnier et exclu du groupe n’est pas un être humain à part entière. Dans l’Antiquité, les captifs servent parfois à l’accomplissement de sacrifices humains. Ils sont aussi mis au travail. Certes, il existe souvent une forme « douce » de l’esclavage, dans laquelle l’esclave est un domestique qui appartient à la maison (du latin, domus). Mais dès qu’il est utilisé sur une grande exploitation agricole, ou dans une entreprise de travaux publics, l’esclave n’est plus qu’un animal. Ainsi, à Sumer, on lui passe une laisse dans les narines. Et en Grèce : « L’utilité des animaux privés et celle des esclaves sont à peu près les mêmes ; les uns comme les autres nous aident par le secours de leur force corporelle à satisfaire les besoins de l’existence » écrit Aristote dans « la politique » (350 avant J.C.).
L’esclave est dons une matière première comme une autre, presque inépuisable. Il suffit de quelques guerres ou quelques razzias pour se réapprovisionner. Bel avantage pour les maîtres que cette rente humaine ! Piège aussi. Cela évite de réfléchir. On ne cherche pas de faciliter le travail des esclaves, à le rendre plus productif. On