L'invitation au voyage,
Nous allons étudier une poésie de Charles Baudelaire intitulée « L’invitation au voyage » tirée de « Spleen et idéal » des Fleurs du mal. Le poète est héritier du romantisme et fidèle à la poésie traditionnelle du XIXème siècle. Il exprime à la fois le tragique de la destinée humaine et une vision de l’univers. Il est l’auteur de plusieurs œuvres telles que Les fleurs du mal qui lui valurent une condamnation pour immoralité et les Paradis artificiels. Les poèmes précédents du recueil des fleurs du mal sont tous des hymnes à l’une des trois femmes de sa vie, Jeanne Duval, Marie Daubrun et Mme de Sabatier. Il fait ici référence à Marie Daubrun dans le poème « l’invitation au voyage » qui appartient à la section du « Spleen et l’idéal. Il nous écrit une vision idéale de l’amour inspirée par la femme. Dans le but de répondre aux problématiques suivantes, comment le thème du regard est associé à l’expression d’un sentiment amoureux, comment le pouvoir de la femme s’exprime sur le poète, nous verrons dans un premier temps, la correspondance de la vue et de l’odorat, puis en second lieu, le pouvoir de la femme et l’évasion vers l’idéal qu’elle suscite.
Une invitation au rêve
Le poème nous emporte par l’imagination vers un ailleurs. Les deux impératifs, « songe » et « vois », connotent le rêve. Le poème nous permet déjà de voyager. Les sujets sont toujours à la troisième personne. Il y a une absence totale des repères temporels. Les infinitifs de la première strophe ont une valeur impersonnelle et éternelle qui marque beaucoup plus un voyage de l’esprit qu’un voyage réel. Le conditionnel de la deuxième strophe marque une temporalité vague qui reflète la projection immédiate dans un hors temps, dans un rêve. Nous avons quelques repères spatiaux qui suggèrent l’ailleurs, sans qu’aucun lieu précis ne soit précisé, ainsi que le suggère l’adverbe « là-bas » et le terme assez vague de « pays ». La référence à l’Orient est explicite dans la strophe 2. Nous