L'irrévérence dans l'art contemporain
L'irrévérence dans l'art contemporain : un système esthétique ?
Selon les cas, l’art contemporain peut susciter passion, perplexité, intérêt, mépris. Depuis le début des années 1990, on assiste à nombre de débats et forums ayant pour thèmes "Où va l’art ?", ou encore "Tout l’art contemporain est-il nul ?".Ainsi l’art contemporain est-il en crise. Jamais il n’y a eu autant de différends au sujet de la représentation de l’art. Les polémiques, entourant la légitimité de l’art contemporain, tournent au jeu d’invectives. Les uns parlent d’un art "officiel", les autres d’un art rétrograde et dépassé, mais tous s’interrogent sur la façon dont se fixe la valeur des œuvres contemporaines. De fait on ne peut plus se référer aux critères esthétiques traditionnels afin d’analyser, reconnaître et qualifier l’art contemporain. À tel point qu’on tend à déplorer la mort de l’art. On s’aperçoit à ce propos qu’en fait, l’art contemporain semble exister à travers le "discours sur", c’est-à-dire à travers un terrorisme intellectuel persistant révélant que finalement ce qui est en crise est le discours sur l’art contemporain et non l’art contemporain seul. En effet, malgré les rumeurs concernant la disparition de l’art, les peintres peignent, les sculpteurs sculptent, les installateurs installent et les concepteurs conçoivent. Il reste qu’aujourd’hui l’art est pluriel et de ce pluralisme découlent des difficultés en matière d’esthétique. Il s’agit donc ici de relancer le débat sur l’art contemporain, de l’enrichir sans prétendre y mettre un terme, en se concentrant sur un axe commun, un aspect qui, malgré leur pluralisme, rassemble les œuvres contemporaines entre elles : l’irrévérence. Procédons à une définition des termes utilisés. Par art contemporain, son nom l’indique et l’expression "histoire contemporaine" le dit, on entend d’abord l’art du moment, quelle que soit sa forme, et que celle-ci prétende à la nouveauté ou y renonce. Dans le domaine de