L'ordre politique exclut-il nécessairement la violence ?
Problématique : L'ordre politique exclut-il nécessairement la violence ? L'ordre politique peut-il régner sans violence ?
La notion d’ordre politique est une notion assez ambiguë. Il s’agirait en fait de l’ensemble des institutions et des relations politiques qui caractérisent une société. On dirait de nos jours que c’est l’Etat qui incarne l’ordre politique. La violence, quant à elle, désigne « la force déréglée qui porte atteinte à l’intégrité physique ou psychique pour mettre en cause dans un but de domination ou de destruction l’humanité de l’individu » (d’après la philosophe Blandine Kriegel). Par ailleurs, il existe plusieurs types de violences telles que le vol, le meurtre qui sont condamnables… Or l’Etat est un pouvoir politique institutionnalisé s’exerçant sur un territoire et une population donnés qui dispose du monopole de l’usage de la « violence physique légitime » (d’après Max Weber). Dès lors la question se pose : L’ordre politique exclut-il la violence ? Nous verrons que si souvent, il n’exclut pas la violence, l’ordre politique ou l’Etat tente de l’amoindrir par le biais de lois.
Tout d’abord, l’ordre politique n’exclut pas la violence. En effet, selon Machiavel, le pouvoir politique doit s’acquérir par la force. De même, il faut réduire à néant toute forme d’opposition à ce pouvoir dans le but de le maintenir. Et ce par n’importe quel moyen ; « La nécessité de l’État et de sa stabilité justifie les moyens amoraux mis en œuvre par le Prince » (Le Prince). De fait, le but premier de l’Etat est de se faire craindre pour mieux se faire respecter : c’est la loi du plus fort qui l’emporte. Tout instrument est bon pour faire maintenir l’ordre établi qu’il s’agisse de la ruse, la cruauté, la corruption ou même la religion (exemple de l’Ancien Régime avec Louis XIV, qui était roi de droit divin). Pascal affirme dans la même ligne que « les lois n’ont pas à être justes, elles doivent surtout garantir la paix sociale ».