L'élargissement de l'ue
Un des aspects récents de la construction européenne, qui explique en partie le rejet des citoyens manifesté en 2005 dans deux des membres fondateurs du Marché commun, est la question des futures adhésions, notamment celle de la Turquie.
La question de la délimitation des frontières de l’Europe est restée sans réponse. Ainsi, une contradiction réside dans le fait que l’Union européenne, bien qu’elle ne dispose pas d’institutions adéquates dans le cadre d’une Union élargie et ait eu beaucoup de difficultés en 2006 pour obtenir l’accord sur le financement du budget de l’Union élargie de 2007 à 2013, conduit malgré tout des négociations d’adhésion avec la Turquie, la Croatie, puis la Macédoine et offre des perspectives européennes aux pays des Balkans occidentaux (Bosnie-Herzégovine, Serbie, Monténégro, Albanie).
Depuis 1993, l’Union européenne, engagée dans le processus d’adhésion des pays d’Europe centrale et orientale, peine à se doter de mécanismes institutionnels efficaces et durables et à s’accorder sur le contenu du projet européen. L’arrivée en mai 2004 de dix Etats membres et en janvier 2007 de la Roumanie et de la Bulgarie, a largement changé la dimension de l’Europe. L’hétérogénéité des Etats membres qui résulte de ces élargissements est à l’origine de difficultés de fonctionnement de l’Union élargie.
Le processus d’élargissement soulève de multiples questions quant à l’avenir de la construction européenne. Au-delà de la question des limites géographiques de l’Union, la méthode adoptée par les autorités européennes lors des élargissements successifs pose de nombreuses interrogations : l’élargissement selon l’état de préparation des pays candidats ou selon leur opportunité politique intérieure ?
Par ailleurs, le caractère plutôt réaliste et non enthousiaste des opinions publiques européennes constaté au moment des référendums d’adhésion traduit leurs réserves et peut-être leurs craintes face au processus