Serge Benvenuto affirme: « Cien años de soledad es la epopeya intrínseca, larvada, de una humanidad que no quiere ser más que eso, humanidad, y no puede lograrlo. »

Analyser cette interprétation du roman ici associée au terme d’épopée.

Tout tourne autour du terme d’épopée. A quoi est- elle associée ? En quoi la citation est un écho d’une certaine interprétation du roman ?

La citation propose une définition du roman :

- épopée : genre littéraire des plus anciens (Antiquité), renvoie étymologiquement à l’action de faire un récit ; composition en vers au sens premier ; thème historique ou légendaire (le devient à force d’être répété). Célèbre les exploits d’un héros, mais un héros qui va être le représentant de tout un peuple (valeur collective, nationale). Cf- Aristote, Poétique : définition de l’épopée comme action unique, totale, qui va vers une fin qui en fait un récit complet. A comme issu la tragédie.

Adjectifs utilisés font diverger l’épopée de la définition traditionnelle. Indissociable de la « humanidad ». Originellement associée à un héros qui est le représentant d’un peuple/ ici il part du terme d’humanité.
Récit en soi, mais sans idée de totalité, de complétude.
- Humanité : remplacerait le héros ; qui ne cherche pas à accomplir un quelconque exploit mais à se réaliser, à être humanité. Incomplétude qui est associée à l’épopée comme récit.

Amorce :
CAS : roman moderne (1967) qui réutilise genres littéraires anciens dont l’épopée (exploit héroïque individuel ; but de construire histoire d’un groupe, d’une collectivité). En réalité il n’y a pas d’individu (premier écart p/r à ce qu’est l’épopée). Ce qui compte c’est que les exploits du héros vise à construire l’humanité toute entière : c’est ce qui est mis en avant dans la définition de CAS. Héros collectif (peut être déjà anti- héros).
Cette définition du roman le présente comme récit de construction d’une humanité, d’une civilisation qui est prise ici dans son seul volet humain.