L'argumentation
Ces trois extraits, De l'esprit des lois de Montesquieu (1748), article « Traite des nègres » de l'Encyclopédie du Chevalier de Jaucourt (1766), Candide de Voltaire (1759), visent à dénoncer l'esclavage. Le premier argument est l'égalité. Les auteurs se demandent comment l'on peut traiter des hommes comme du bétail ou des marchandises . Le second argument critique la cruauté de la traite des noirs . Le troisième argument est lié à l'idée de liberté, droit de l'homme impossible a enlever .
Malgré la différence des genres de ces trois textes, les registres et procédés utilisés pour dénoncer l'esclavage sont souvent les mêmes. L'esclavage est tout d'abord dénoncé au nom du principe d'égalité entre les êtres humains. Dans l'encyclopédie, l'auteur oppose les principes moraux de la religion comme des lois naturelles : c'est un « négoce qui viole la religion, la morale, les lois naturelles ». Voltaire dénonce également l'esclavage et le non respect du principe d'égalité entre les hommes. Après un échange entre le « Nègre » et Candide , la chute du passage est celle-ci « c'est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe ». Les européens sont visés ; ils sont complices de l'esclavagisme, et par leur consommation, les responsables de l'inégalité entre les hommes. L'autre valeur défendue par les textes est la liberté : dans le texte de Jaucourt, le champ lexical de la marchandise est très présent ( « achat » ; « négoce » ; « commerce de ce genre » ; « acheter » ; « objet de censure » ; « ni vendus, ni achetés, ni payés à aucun prix » ). Ce champ lexical est associé à des expressions péjoratives : « réduire » ; « crime » ; « atroce ». Voltaire, par l'usage de la méthode de description : acte / sanction, montre l'absence de la liberté ( « Quand nous...et que..., on nous coupe » ; « Quand nous voulons... on nous coupe » ). Cette fin des phrases, et l'utilisation du « on » anonyme , montrent métaphoriquement l'enfermement de l'esclave.