L'Empire
Le coup d'État des 18 et 19 brumaire an VIII (9 et 10 novembre 1799) institue le Consulat et porte le général Bonaparte au pouvoir. En théorie, la République continue : elle inscrit son nom sur les pièces de monnaie et sur les documents officiels. Son effigie, ses emblèmes, ses chants, son drapeau demeurent. Mais en cinq ans, la France devient un vaste chantier où les finances, l'administration, l'État, l'économie et la société sont reconstruits. Bonaparte établit la paix à l'intérieur et à l'extérieur ; les Français, d'abord réticents, se rallient à sa personne jusqu'à en faire un nouveau monarque, un empereur, un « roi du peuple ».
L'établissement de la monarchie impériale résulte du sénatus-consulte organique du 28 floréal an XII (18 mai 1804) [ou Constitution de l'an XII], approuvé massivement par plébiscite (6 novembre), qui confie le gouvernement de la République au Premier consul avec le titre d'Empereur des Français, et proclame la dignité impériale héréditaire dans la descendance directe, naturelle et légitime de Napoléon Bonaparte. Le nouveau régime complète ses attributs par le sacre à Notre-Dame de Paris de Napoléon Ier(2 décembre 1804), par la création d'une cour avec sa hiérarchie (grands dignitaires, grands officiers civils et militaires, dont dix-huit maréchaux) et d'une noblesse d'Empire (1806, 1808).
Les enjeux de L’Empire
Napoléon fait ensuite facilement accepter au peuple l’Empire : les royalistes font peur à vouloir restaurer leurs privilèges, et les jacobins font peur car accompagnés par l’ombre de la Terreur. Il est donc sacré empereur à Notre-Dame en 1804. C’est une désignation divine, dont la légitimité ne repose plus sur le peuple mais sur la parole de Dieu. Les citoyens redeviennent des sujets. Le peuple va perdre sa souveraineté au profit de l’empereur.
L’empereur met en place un système stable, qui repose sur une fonction publique prestigieuse. Pour