Ce discours est en réalité un anti discours d'hommage étant donné le contenu du discours et d'autres éléments qui interviennent pendant le discours d'Hector. Tout d'abord, il s'agit en effet d'un anti discours d'hommage en raison du contenu du discours. Hector ne va pas rendre hommage aux morts comme on pouvait s'y attendre. Il va les plaindre parce qu'ils sont morts pour rien et qu'ils ont perdu le bien unique qu'est la vie. Hector ne rend pas hommage aux morts car il rappelle que parmi les morts il n'y a pas que des bons comme chez les vivants. Les morts ne sont pas des vainqueurs vivants comme Hector le souligne aux lignes 19 à 21. Aux lignes 3 et 4 : « Mais, nous, nous sommes les vainqueurs vivants. C'est ici que commence la différence » exprime la pensée d'Hector et donc celle de l'auteur. Tout au long de son discours, Hector va plaindre les morts ; en effet, ces derniers ne voient pas, ne mangent pas, ne boivent, ne couchent pas avec leur femme différemment des vivants comme le montre Hector aux lignes 8 à 10.
Il avoue son horreur de la guerre, parce qu'elle détruit l'homme en niant son existence d'individu distinct ; c'est pourquoi il refuse de leur porter à tous le même hommage
devant le temple de la guerre, un discours exempt de tout conformisme. Le texte. D'emblée, Hector suggère, avec une nuance d'humour grave, l'absurdité des discours funèbres où l'on interpelle des êtres privés de leurs sens : O vous qui ne nous entendez pas, qui ne nous voyez pas, écoutez ces paroles, voyez ce cortège. Cependant, Hector, général en chef, a dû, sur les instances de son entourage, satisfaire à cette obligation rituelle; il s'adresse donc, lui aussi, aux morts comme s'ils pouvaient l'entendre; du moins ses paroles sont-elles franches, directes et pleines de sens : Nous sommes les vainqueurs. Cela vous est bien égal, n'est-ce pas ? Vous aussi, vous l'êtes. Mais nous, nous sommes les vainqueurs vivants. La rapidité nerveuse de ces phrases, la répétition des nous et des