L’amour: une joie ou… un problème?
INTRODUCTION
Bien que l’évolution de la littérature française au cours des siècles ait donné lieu à l’apparition de différents courants possédant chacun leurs caractéristiques propres, certains thèmes tels que la liberté, l’amitié ou l’amour se retrouvent dans la quasi-totalité des grandes œuvres de l’histoire. [Sujet posé] Ainsi, Dom Juan, de Molière, et Le Père Goriot, de Balzac, bien qu’ayant été écrits à cent soixante-neuf ans d’intervalle, [Prise de position] présentent une situation similaire: celle de la confrontation de deux conceptions différentes de l’amour. [Sujet divisé] Dom Juan et Sganarelle en discutent, M. de Rastignac et Mme de Nucingen le vivent et, partout, il est toujours question du même sujet: l’amour.
DEVELOPPEMENT
I. La conception de l’amour dans Dom Juan.
a. La conception de Dom Juan
La philosophie de Dom Juan par rapport à l’amour est on ne peut plus nette: il n’apprécie que l’étape de la séduction, il ne se plaît qu’au défi de gagner l’attention d’une jolie femme. La fidélité le répugne et, pour se justifier, il prétend que n’aimer qu’une belle, c’est «faire injustice aux autres». Il est difficile de prétendre que les conquêtes de Dom Juan sont de l’amour, au sens pur du terme. Son attitude relève beaucoup plus de l’égocentrisme, car Dom Juan ne se préoccupe jamais de l’autre. Il ne vit que pour lui, pour son plaisir, sa satisfaction personnelle.
b. La conception de Sganarelle
Son serviteur, Sganarelle, n’est pas du tout de son avis. Son discours le dépeint comme scandalisé par les actes de son maître et respectueux du caractère sacré des relations amoureuses et du mariage. Cependant, ses sentiments semblent reposer beaucoup plus sur la peur de Dieu que sur le respect des femmes, car il dit: «... je m’en accommoderais assez, moi, s’il n’y avait point de mal; mais, Monsieur, se jouer ainsi du mystère sacré.» Il apparaît que, si Dieu venait et lui disait: «Vas-y toi aussi, laisse-toi aller!», il