L’habitat ouvrier en ville xix-xxe
On a qualifié de social après la Seconde guerre mondiale le logement appelé autrefois habitat ouvrier. On désigne aujourd’hui sous cette appellation l’habitat subventionné soumis à des règles particulières de financement, de construction et d’attribution. Ses origines remontent à l’essor de l’industrialisation au XIXè siècle en Europe et à la crise du logement ouvrier. Avec l’urbanisation, la ville s’est transformée, elle comprend les quartiers anciennement industrialisés (Belleville), les agglomérations nées de la première Révolution industrielle (Le Creusot) et désormais les nouvelles banlieues. L’ouvrier s’est peu à peu fixé, conservant son emploi toute une vie durant. Ainsi est-on passé du XIXè au XXè siècle de manière générale en Europe de l’habitat ouvrier urbain au logement social de banlieue.
Nomadisme et précarité de l’habitat ouvrier au XIXè siècle
Globalement les ménages ouvriers anglais (Everyman’s house is his castle : ma maison c’est mon château, culture du sweet home en Angleterre) et allemands consacrent une part plus grande de leur budget au logement que les Français qui déménagent souvent (pratique du déménagement à la cloche de bois). La pratique de la sous location est cependant courante dans toute l’Europe : beaucoup de ménages ouvriers pauvres prennent des pensionnaires à la semaine ou à la nuit. Dans les années 1880 la crise du logement est telle à Berlin que 100000 personnes vivent dans des caves et des sous terrains. Les ouvriers se déplacent au gré de l’offre de travail, ce qui explique qu’ils n’aient souvent pas d’habitat fixe. Exemples des formes les plus courantes de logement :
- Les garnis : hôtels pour émigrés et célibataires mais aussi des familles entières jusque dans l’entre deux guerre, c’est « la France du campement » (expression de G.Noiriel). Une chambrée possède six lits en moyenne. Les common lodging house possèdent un seul cabinet d’aisances pour 60 personnes !
- Les casernes