richesse et bonheur dans l'utilitarisme de Benthamham
Nathalie Sigot
Dans L'Économie politiqueL'Économie politique 2016/3 (N° 71)2016/3 (N° 71), pages 27 à 39
Éditions Alternatives économiquesAlternatives économiques
ISSN 1293-6146
ISBN 9782352401629
DOI 10.3917/leco.071.0027
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Il s’agit de façonner l’homme pour qu’il agisse conformément au « plus grand bon- heur du plus grand nombre ».
Richesse et sécurité
La richesse favorise aussi la sécurité et participe ainsi à l’accrois- sement du bonheur collectif. Le terme « sécurité » désigne non seulement la défense nationale et la police – c’est-à-dire la protection de la propriété, mais aussi tout ce qui protège les individus contre les risques de l’existence, tels la maladie ou le froid. Bentham affirme le rôle prépondérant de la sécurité, qui justifie le détournement d’une partie de la richesse pour l’assurer : « [S]i [une nouvelle quantité de monnaie ajoutée à la richesse] est employé[e] à la défense nationale, c’est un objet d’une importance supérieure à l’accroissement de la …afficher plus de contenu…
Le premier fait écho à la définition du plaisir de la richesse donnée par Bentham, tandis que les deux suivants précisent la forme de la fonction qui relie le bonheur et la richesse : il est clair qu’il s’agit en effet d’une fonction croissante et concave.
Le plaisir de la richesse
Le plaisir de la richesse fait partie des quatorze plaisirs qui, selon Bentham, guident l’action individuelle : il est décrit comme celui « que quelqu’un est susceptible de tirer de la conscience de posséder un ou plusieurs des objets qui se trouvent dans la liste des instruments de jouissance ou de sécurité, et plus particulière- ment au moment même où il les acquiert. A ce moment, le plaisir peut alors être appelé plaisir du gain ou plaisir d’acquisition, et